Jusqu’au 14 novembre, l’exposition Les Hommes debout de Bruce Clarke rend hommage aux victimes et rescapés du génocide au Rwanda. Rencontre avec l’artiste invité du festival des Lumières d’Afrique.

Bruce Clarcke était à Besançon mardi 28 octobre pour évoquer son travail autour de la mémoire du génocide des Tutsis au Rwanda. Cet Anglais, né de parents sud-africains exilés du fait de leur engagement dans la lutte anti-apartheid, vit aujourd’hui en France à Paris. Mais depuis vingt ans, il retourne régulièrement au Rwanda, deux à trois fois par an. « La première fois que je suis allé au Rwanda c’était en 1994, pour un reportage photographique juste après le génocide. » Marqué par l’engagement de ses parents et ce qui se passait en Afrique du Sud, l’artiste a été interpellé sur la question du racisme. « Au Rwanda, il existait un système prégénocidaire depuis 1959 », assure-t-il. Préparé de longue date, le génocide des Tutsis par les Hutus s’est déroulé dans une quasi indifférence de la communauté internationale. « Un million de personnes ont été tuées en trois mois, même les nazis ne sont pas allés aussi vite ! » Dès août 1994, Bruce Clarke s’engage à travers différents projets artistiques et citoyens. Il est notamment l’auteur du Jardin de la mémoire, installation en cours à Kigali. Avec « Les Hommes debout », l’artiste a peint des silhouettes de Tutsis, debout, tête haute qui regardent droit devant eux et sont reproduits sur de grandes toiles. « J’ai peint des femmes, des hommes, des enfants, debout, ils réaffirment l’humanité des personnes, c’est une forme de contrepied au système génocidaire qui visait à éliminer totalement les Tutsis et à les effacer de la mémoire. » Au Rwanda, ces personnages de 6 à 7 m de haut, ont été peints sur les façades des lieux de massacres. Le soir du 7 avril, pour le 20e anniversaire de ce sanglant épisode de l’histoire du Rwanda, les personnages ont été peints ou projetés sur la place des Nations à Genève, à la cathédrale de Lausanne, au parlement européen à Bruxelles, sur la Route des esclaves au Bénin…
L’exposition du plasticien au Centre Diocésain rue Mégevand s’inscrit dans le cadre du Festival des cinémas Lumières d’Afrique qui se tiendra à Besançon du 8 au 16 novembre.
F. M.

Publié le:  31 octobre 2014

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