Le capitaine rwandais en retraite David Kabuye, récemment arrêté en compagnie de deux hauts gradés, a comparu lundi à Kigali pour « possession illégale d’arme à feu », alors qu’il était initialement suspecté comme eux de « crimes contre l’Etat ».

Lors d’une audience de procédure consacrée à une éventuelle remise en liberté, le procureur Boniface Budengeri a reproché à David Kabuye, arrêté le 20 août, de détenir une arme non enregistrée et réclamé son incarcération pour 30 jours pour « finaliser le dossier » d’accusation.

Le général en retraite Frank Rugasara, ancien haut responsable du ministère de la Défense, et le colonel d’active Tom Byabagamba, ancien chef de la garde présidentielle, deux personnages importants du pouvoir rwandais, avaient été arrêtés la même semaine que M. Kabuye.

Le porte-parole de l’armée, le général Joseph Nzabamwita, avait établi un lien entre ces trois arrestations, évoquant une enquête pour « crimes contre l’Etat ».

Le colonel Byabagamba et le général Rusagara ont comparu vendredi devant un tribunal militaire pour « propagation de rumeurs en vue de soulever le peuple » et « activités visant à ternir l’image du pays », sans que les faits qui leur sont reprochés soient précisés.

Mais le dossier Kabuye a été transmis à une juridiction civile, le parquet expliquant que son cas n’était pas lié aux deux autres.

Ces trois arrestations ont suscité des questions sur de possibles dissensions au sein du pouvoir, démenties par le porte-parole de l’armée.

Lundi, David Kabuye a reconnu ne pas avoir enregistré le pistolet, trouvé sur un « champ de bataille » en République démocratique du Congo (RDC) « il y a 15 ans », durant la deuxième guerre du Congo (1998-2003) qui impliqua neuf pays africains, dont le Rwanda.

« Quand j’ai pris ma retraite des RDF (l’armée rwandaise, nldr), j’ai rendu tout mon équipement militaire mais j’ai gardé le pistolet pour ma sécurité et celle de ma famille », a-t-il déclaré au tribunal.

« C’est mal, mais je suis un réserviste », a-t-il fait valoir.

Le tribunal a annoncé qu’il rendrait mardi sa décision sur la remise en liberté du capitaine Kabuye, époux de Rose Kabuye, ancien chef du protocole de la présidence et elle-même lieutenant-colonel en retraite.

Rose Kabuye fut placée 11 mois sous contrôle judiciaire en France en 2009-2010 dans le cadre de l’enquête française sur l’attentat le 6 avril 1994 contre l’avion du président rwandais de l’époque Juvénal Habyarimana, considéré comme l’élément déclencheur du génocide de 1994 au Rwanda.

(AFP 01/09/14)

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