Le président rwandais, Paul Kagamé, s’est montré très combatif lors de son discours de la fête nationale, vendredi à Kigali, exhortant l’Afrique toute entière à changer d’état d’esprit pour se libérer. C’est du Paul Kagamé dans le style le plus pur. Ce vendredi 4 juillet, l’occasion des cérémonies du  » jour de la libération », la fête nationale, le président rwandais s’est montré combatif, exhortant l’Afrique toute entière à poursuivre ses efforts en vue de se « libérer ».

« Notre lutte pour la libération est loin d’être terminée », a-t-il déclaré dans son discours, lors de cette cérémonie qui commémorait le vingtième anniversaire de la prise de Kigali par le Front patriotique rwandais (FPR) et la fin du génocide.

« La libération, n’est pas un évènement ponctuel ou un point final, a-t-il poursuivi. C’est une attitude qui est à la base de tout ce que nous faisons ».

Dire non, rendre coup pour coup, tout faire pour que nos voix soient entendues… C’est retrouver notre dignité.

Rendant hommage aux « combattants de la liberté » de tout le continent, qui ont affronté « le colonialisme, le divisionnisme ou l’injustice », il a salué leur détermination à « agir pour leur idéaux, en dépit du prix très élevé à payer ».

« Dire non, rendre coup pour coup, tout faire pour que nos voix soient entendues… C’est retrouver notre dignité », a-t-il lancé.

« Mais, a-t-il poursuivi, on ne peut s’en prendre à personne d’autre. Le front de la lutte pour la libération en Afrique aujourd’hui est dans nos têtes. Nous avons une responsabilité que nous ne pouvons pas déléguer. […] Nous avons trop tendance à chercher l’approbation des autres. […] Nous tolérons la médiocrité, alors que nous sommes des personnes compétentes. Nous évitons de prendre nos responsabilités, alors que c’est nous qui payons le prix ».

« Rien, dans notre passé ne peut servir d’excuse pour le futur. Même lorsque des torts très graves nous ont été faits », a-t-il encore ajouté, en présence des présidents Yoweri Museveni (Ouganda), Uhuru Kenyatta (Kenya) et Salva Kiir (Soudan du Sud), venus assister à la cérémonie.

Paul Kagamé s’exprimait en alternant kinyarwanda et anglais (« je n’aime pas que mes mots soient traduits ou interprétés », a-t-il expliqué) au terme d’une longue cérémonie, avec notamment un défilé militaire millimétré de plusieurs heures.

« Nous avons trop perdu [au cours du génocide] pour commémorer cette journée [du 4 juillet] comme un triomphe », avait-il dit en préambule. Mais il s’est dit confiant dans l’avenir de son pays.

« Nous n’avons aucune raison de craindre pour le futur. Notre engagement dans le combat pour le divisionnisme n’a jamais changé et ne changera jamais. »
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Pierre Boisselet, à Kigali
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